Installation . Centre culturel Français de Milan

A Journey Without a Name

Je tombe sur un film 35 mm des années 60/70, une archive en déshérence.
Je déroule la bande dans mes mains, espérant trouver quelque chose.
Des images jaillissent : une voiture, la nuit, un bout d’aube, des avions, un aéroport.
Les scènes tournent en boucle.
Montage à l’ancienne : scotch, fillage, évident, instinctif, au vu de ce que je viens de déterrer.

L’histoire : une voiture fonce, au lever du jour, direction New Tokyo International Airport.
Le chauffeur ouvre la porte.
Une silhouette s’extirpe du véhicule.
Pas de visage. Rien à identifier.
Soudain, une main se pose face à l’objectif. Plan de coupe parfait.
Un avion décolle.

J’appellerai ce film A Journey Without a Name.
J’ai demandé à ma fille Ayone. de créer la bande-son.
Quand tu trouves quelque chose par terre, tu as deux choix :
tu l’enterres, ou tu lui inventes une histoire.  2024

Réinterprété par Fabrice Laroche, production musical par Ayone.

Mémoires en couleurs

Une nature morte, un portrait de famille, des paysages silencieux… Ces photos, réalisées sur des films Agfa Farbenplatte des années 1930, traversent le temps. Retrouvées dans un marché berlinois, soigneusement rangées dans leurs boîtes d’origine, elles semblaient attendre, intactes, qu’on les redécouvre. Réappropriation – 2025

Ces images traversent les âges, figent une époque, un style, un rythme aujourd’hui effacés, et ravivent des vies éteintes. Du lys rouge vibrant aux fruits et objets disposés sur un drap bleu-gris, elles portent la trace d’une fragilité presque intemporelle.

Le portrait d’une famille, un soir de Noël, photographié par le père tenant un déclencheur souple, prêt à saisir l’instant. L’enfant en mouvement, un moment suspendu dans le temps. Et ces paysages, jardins et architectures, photographiés avec le même soin que ceux des archives de la planète de Monsieur Albert Kahn, ancrent ces images dans une époque révolue.

Ces photographies de 9×12 cm sur plaque de verre positive, bien plus détaillées que les Autochromes, permettent une restitution des couleurs d’une fidélité et d’une netteté remarquables. On pourrait presque sentir la chaleur de la pièce, les bruits de la nature à l’extérieur, et deviner l’atmosphère de ces instants suspendus. Pas de grain, juste des lumières douces, presque réconfortantes, comme un dernier refuge face à l’incertitude.

Mais ce n’est pas simplement une question de technique ou d’esthétique. En pleine tourmente, alors que les mondes vacillent, quelqu’un a pris le temps de composer ces scènes. Pourquoi ? Pour saisir la beauté du quotidien, pour figer un moment d’éternité face à l’incertitude. Le portrait de famille, sous le grand sapin de Noël, était-il un reflet d’une époque marquée par l’angoisse de l’inconnu ?

En redécouvrant ces images, je me demande : à quoi pensait celui ou celle qui les a créées ? Peut-être était-il un professionnel ? Cherchait-il à s’évader, à saisir une beauté que les jours menaçaient d’effacer ? Et nous, que voyons-nous ? Un passé esthétique ou la preuve que, même dans l’incertitude, l’humain se tourne vers la beauté, la couleur, la lumière – un refuge aussi fragile que puissant ?

Ce ne sont pas seulement des images ou des techniques. C’est une empreinte. Une résistance silencieuse. Des fenêtres sur des âmes inconnues qui, à travers le temps, murmurent encore.


Fragments d’Archives

Ces photographies révèlent une essence à la fois poétique et brute, issues de fragments de films 16 mm découverts dans un sac contenant un appareil photo et des accessoires des années 50. Probablement liés à une archive d’avant la guerre d’Algérie, ces éléments forment une mémoire visuelle réinvestie dans une démarche artistique. réappropriation – 2024

Chaque image, altérée par la lumière ou le passage des années, porte une résonance unique. Ces films, exposés il y a plus de soixante ans et redécouverts récemment, esquissent par touches subtiles le passé d’un jeune militaire : moments partagés avec ses camarades, rencontres furtives avec des femmes, scènes de vie familiale.

Ces traces éparses ne construisent pas une histoire linéaire, mais ouvrent un espace pour l’imaginaire. Elles offrent à chacun la possibilité d’interpréter et de projeter sa propre vision. Ce “no comment” visuel ne cherche pas à expliquer, mais à provoquer réflexion, émotion et inspiration.

Ainsi, chaque photographie devient une fenêtre entre ce qui subsiste et ce qui échappe. À travers ces fragments, l’essentiel n’est pas le récit qu’ils suggèrent, mais l’émotion qu’ils éveillent, suspendue entre mémoire et interprétation personnelle.

BUL is video clip for AYONE  2024.

Kisetsugrams

Radioscopie japonaises de Fabrice Laroche et ses Kisetsugrams offrent une promenade mystérieuse à travers les « saisons » (kisetsu en japonais). Sous forme d’un vaste herbier en négatif, nous sommes dans un inventaire sensible où l’œil se laisse fasciner par l’illusion des ressemblances, mais ne cherche plus de réponses. Le photogramme n’est pas ici une photographie primitive mais un recueillement devant la fragilité d’un monde éphémère, là, sous nos yeux mais que nous ne prenons pas le temps de regarder. Par un étrange paradoxe, le contact intime avec la surface argentique nous emmène loin d’une représentation exacte. L’inversion des lumières nous éloigne de la figuration et amène le sacré dans chacune des images. Ces photogrammes, telles des reliques d’un temps présent, viennent créer les traces de notre époque. À nous de percevoir les signes de cette présence.
Pierre-Jérôme Jehel. Photogramme 2024

TITLE :  Kisetsugrams : X-Ray 2024. pigment print – 13X18cm – 1 /4.
















 

Floral Dusts

Cette série de photogrammes en couleur, réalisée à partir de bouquets fanés récupérés dans un grand hôtel parisien, capture la fragilité du temps. Chaque pièce, unique, tirée sur papier couleur argentique au format 30 x 40 cm, révèle l’écho d’une beauté vouée à devenir poussière. Photogramme 2023.

Les archives imaginaires

Un film expérimental en 16 mm couleur, Un 4 mains de Fabrice Laroche et Pierre-Jérôme Jehel.
tourné et développé dans la Goule ès Fées à Dinard. Inspiré d’une légende locale, il revisite l’instant où les frères Lumière, surpris par la montée des eaux, auraient puisé l’idée du cinéma. Film et Photogrammes 2021.

Photogrammes
Tiré du film en 16 mm tourné dans la Goule ès Fées. Silver print couleur.


Silver print 30X55cm 1/5 – 2021


Silver print 30X57cm 1/5 – 2021


Silver print 30X49cm 1/5 – 2021


Silver print 70X100cm 1/5 – 2021


Silver print 70X100cm 1/5 – 2021

 

Editorial Spoon Magazine.

Les intermittences du coeur

Une exposition à quatre mains avec Fabrice Laroche et Baptiste Rabichon. d’après autochromes originaux (1910-1917) des jardins d’Albert Kahn à Boulogne-Billancourt, collection de Jeanne. Photographies – 2019
Text Philippe Piguetdossier de press



Boulogne la neige 1916, épreuve chromogène par contact – 1/3 – 241 x 126 cm


Boulogne le marais juin 1913, épreuve chromogène par contact- 1/3 – 126 x 250,5 cm


Chrysanthème 1910 épreuve chromogène par contact- 1/3 – 126 x 184,5 cm


Sans titre 3, épreuve chromogène par contact- 1/3 – 241 x 126 cm


Boulogne le jardin japonais 1911 épreuve chromogène par contact – 1/3 – 126 x 188,5 cm

 

The Buddharchist

Des diptyques, sans artifices. Une personne tatouée, un objet clé. Marteau, clé, fleur… Des symboles simples, ancrés dans la vie. Les tatouages, inspirés par l’art asiatique, tracent des histoires sur la peau. Les objets, eux, parlent de passions, de quotidien, de réalité.

Capturée en grand format analogique, tirée sur papier baryté, chaque image explore le dialogue entre le corps et le monde.
Un fragment d’existence, unique. De la mine de Plomb aux sels d’Argent. Photographies –  2015.

Silver print 40cm X 50cm 1/5.







Lost in Light

Abandonnés à la lumière islandaise, ces films brûlent sous son éclat. Chaque image capture l’effacement d’un monde éphémère. L’instant s’inscrit, puis disparaît. Un paysage glisse hors du temps, une mémoire s’efface, ne laissant que des traces imperceptibles d’un monde en disparition. Photographies – 2014.

Silver print 11cm x9cm Polaroid contacted onto film, then printed on paper.1/5.  – Silver print 40cm x33cm. 1/5.

Iceland Journeys

Au milieu de la tempête, l’Islande, intemporelle et impassible. Un homme avance seul, plié sous le poids du vent.
Engloutie par le chaos, sa silhouette fragile trace une ligne éphémère entre sa maison et son lieu de travail, comme un fragment volé à une histoire que seule la tempête connaît. Photographies – 2011.
Silver print 60×80 1/5.

 

korean Journey

Une ville immense, figée dans l’attente. Un dimanche matin en Corée du Sud. Le chaos du quotidien s’efface, laissant place à un silence suspendu. L’architecture, d’ordinaire noyée dans l’agitation, se révèle. Une parenthèse fragile avant que la ville ne reprenne son souffle. Chaque image capte cet instant rare, une métropole en reconstruction perpétuelle, momentanément au repos. Photographies – 2007.

Panoramic landscape silver print 127 x 80-90 cm.

Concret floor

Une série photographique au cœur de la prison de Fleury-Mérogis, au sud de Paris. Un lieu coupé du monde, où le temps s’écrase et l’espace se referme. Derrière les grilles, une réalité brute, close sur elle-même. Des murs, des grilles, du béton. Rien ne bouge, tout enferme. Ici, le temps s’étire et se perd, avalé par l’espace clos. L’air est lourd, les couloirs sans fin, les regards absents. Tout est là, figé, écrasé sous le poids des jours identiques. Rien ne s’échappe. Photographies – 2008.

Reconstruction 

Belgrade to Mitrovica
Un pays brisé, en reconstruction. Des villes recousues, des ruines encore visibles.Après la guerre du Kosovo, les paysages portent encore les cicatrices du conflit. La jeunesse évolue dans un monde incertain, observée de loin, souvent mal comprise. Loin du fracas des bombes, mais pas de leurs traces.
L’histoire l’a prouvé, peu de pays deviennent des démocraties après une intervention étrangère. Photographies – 2003.

Décrayonner

Exposition 2016 à la Cité de la dentelle et de la mode de Calais. Une rétrospective du travail de la créatrice Anne Valérie Hash photographies et Films de Fabrice Laroche. Photographies et films – 2016.
Book award Fashion, Grand Prix du Livre de Mode – 2017.







Book award Fashion, Grand Prix du Livre de Mode – 2017.

 

 

 

Confidences

Anne Valérie Hash a demandé à de nombreuses personnalités de lui confier un vêtement. Un vêtement de leur choix, un vêtement qui parle d’eux.
Avec la participation de Alber Elbaz, Charlotte Rampling, Peter Doherty, Isabelle Ciaravola, Robin Rhode, Tilda Swinton, Jean Paul Gaultier, Diane Pernet, Delfina Delettrez et Léa Seydoux. Photographie.
Instant film 9X12 – silver print 50×70 1/5.












 

Carte Blanche

Collection Anne Valérie Hash. Exposition au jardin du Palais-Royal, en partenariat avec le Ministère de la Culture, Paris. Photographies et films.



 

MOMENTS IN TIME

Book release, Anne Valerie Hash,
MU edition livre objet 2010.